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34- Quel sol fais-je ?

Les fêtes de fin d'année m'ont offert la première occasion de faire entendre la voix de Soprani à un auditoire. Jusque là, seuls mon épouse et mon chat en profitaient (profiter étant comme on s'en doute, un verbe totalement inaproprié mais je n'en ai pas trouvé d'autre).

 

Cet auditoire,constitué de personnes proches, à priori bienveillantes mais néanmoins lucides (on avait pas encore trop picollé), attendait ce baptême du feu avec impatience car annoncé depuis un moment.

Malgré le trac et la modestie de mon répertoire (n'étant pas allé au delà d'un Jour de Pluie), amendé par deux petites ritournelles de Noêl, je parvins à étonner agréablement mes auditeurs qui eurent la bonne surprise (selon eux), d'entendre de la musique dans ce que je venais de produire avec Soprani.

 

Ces éloges, dont après coup l'indulgeance filliale ne m'échappe pas, eurent raison de ma modestie  déja bien écornée ( il fallait bien arroser dignement ce succès) et transformèrent mon égo en montgolfière. Chevilles et teston gonflés à bloc, c'est paradoxalement dans les volutes d'un esprit passablement  embrumé que m'apparurent in fine (On prononce "ine finé", c'est du Grec (ou du latin) qui veut dire "à la fin". Aucun rapport, même si le contexte s'y prête, avec la fine, autrement dit le Cognac ou la gnôle que l'on prononce "fine", comme dans taille fine ou paraffine) clairement* les raisons profondes qui m'avaient poussé à entreprendre l'apprentissage de l'accordéon et surtout le but que je souhaitais atteindre en relevant ce défi insensé.

 

Même si cela est déraisonnable et prétentieux, mon but n'est autre que de m'exprimer à l'accordéon comme je pourrais le faire dans la langue d'un Pays étranger dans lequel je déciderais de vivre. C'est à dire  naturellement et sans entraves. Rien que ça!

En gros, cela signifie retour à l'école primaire avec Accordéon deuxième langue pour l'élève Presse Bouton. Bien écouter la maîtresse pour m'imprègner de la musique de la langue, pour acquérir la bonne prononciation, l'articulation des sons. Apprendre la phonétique, la syntaxe et la grammaire et le vocabulaire, un maximum de vocabulaire pour pouvoir exprimer avec finesse ce que je ressens et désire transmettre en me faisant bien comprendre.

Cela bien entendu dépendra de mes aptitudes naturelles mais j'ose croire qu'à capacités égales, un adulte, étudiant volontaire, peut obtenir autant de résultats qu'un enfant se retrouvant souvent contre son gré sur les bancs de l'école.

 

Pour le moment, j'écoute, je me fais l'oreille et tâche de répéter ce que j'entend avec plus où moins de bonheur. Coté prononciation, mon accent est sans aucun doute exécrable mais pour le peu que j'ai à dire, ça ne me nuit pas. Mais cela ne saurait durer et je n'ai pas l'intention de me satisfaire très longtemps d'un vocabulaire de SMS et d'une diction d'immigré. Il me faut donc apprendre consciencieusement en  mémorisant petit à petit les richesses et subtilités de cette langue musicale pour me l'approprier, la lire, l'écrire et au final la parler couramment comme ma langue maternelle.

Yo né chouis coune modechte étranché mais yo chouis courayeux y ambichieux! Ma Qué!

 

La Méthode Diou Flo est une des porte qui s'ouvre sur cet océan musical. Elle donne l'envie de s'y plonger. L'immersion est immédiate et en quelques mois on peut seul s'éloigner du bord, là où l'on à pas pied sans paniquer ni se noyer. J'ai personnellement bu quelques bonnes tasses mais cela ne m'a ni arrêté ni découragé.

Quand je reviens sur le bord, c'est pour me perfectionner en solfège. Comprendre me rassure, c'est dans mon tempérament. J'ai retrouvé dans mon grenier "La Théorie de la Musique", brochure jaunie à l'odeur de vieux papier, à la typographie vieillote et surannée** mais recellant sous ses allures d'antiquité toutes les subtilités d'une théorie intemporelle et toujours vivante. J'y trouve mon compte, surtout au niveau du rythme, de la respiration et pour la compréhension des partitions.

 

Diou flo, c'est la rédac, l'expression libre . Le solfège, c'est la grammaire et la conjugaison. Leur complémentarité m'aide à mieux savoir ce que je fais et comment je dois le faire.

Soprani a découvert avec étonnement la gamme de Do. Je crois que ça lui à bien plu mais ça ne l'empêche pas de trépigner à l'idée de se faire prochainement une Java au Petit Bal.

 

 

* NDLR: Clairement! faut le dire vite!. L'auteur s'est fait plaisir, la suppression de la parenthèse sans rapport avec le texte, apporte indéniablement de la limpidité a son récit. 

** Première édition 1929 à Paris.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 



19/01/2013
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