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38- 16 mois de Plaisir.

Bonjour à tous.

Enfin à Tous, c'est une façon de parler.

D'astucieuses statistiques me font savoir que les lecteurs de mon blog, si fervents et enthousiastes pendant les premiers mois, ont progressivement abandonné mon site après que j'ai interrompu assez abruptement je l'admet, le récit de mon apprentissage de l'Accordéon. Cette désaffection était prévisible et je ne m'en étonne pas. Ce qui est remarquable c'est que quelques personnes (Toi qui me lis en ce moment), trouvent toujours de l'intérêt à mes aventures en ceci qu'elles sont communes à tout débutant de la méthode Diou Flo et que chacun peut s'y reconnaître.

Cet article que je ne prévoyais pas d'écrire, m'est venu spontanément après huit mois de silence. Il sera le dernier de mon blog et se veut un encouragement pour tous les rêveurs qui se sont jetés sans parachute dans l'apprentissage de l'Accordéon.

Opiniâtres mercenaires du clavier, massacreurs de boutons, éreinteurs de soufflets, à la recherche de la tant convoitée indépendance des deux mains, débutants qui doutez de votre capacité à dompter un jour le monstre boutonneux, les lignes qui suivent sont pour vous.

Si j'ai interrompu l'écriture de mon blog il y a huit mois, c'est que je pensais avoir écrit l'essentiel de ce que je pouvais partager avec vous. Après quelques mois d'apprentissage la familiarité avec l'instrument s'installe et des habitudes (bonnes et mauvaises) se mettent en place. La spontanéité des débuts se banalise, les découvertes quotidiennes se raréfient au profit du perfectionnement de ce que l'on croit déjà connaître.

Dans ces conditions, poursuivre la narration de mes tribulations accordéonistiques m'aurait obligé soit à me répéter indéfiniment, soit à puiser dans une imagination et un talent littéraire que je ne possède hélas pas. Lucide, je décidais l'interruption de mon journal.

Tous les débutants se trouvent confrontés aux mêmes problèmes. Ce blog est un starter, un tonique encouragement pour surmonter sans panique et sans craintes les premières difficultés de l'apprentissage durant les premiers mois.

Mais les aptitudes et capacités de progrès sont différentes pour chacun et après les balbutiements des premiers mois ou des premières années, du haut de sa propre expérience, on entrevoit comment et dans quelle direction on va orienter son travail pour au final, parvenir (un jour peut être !!!!) à jouer la musique que l'on aime.

Cette prise de conscience est capitale car elle décuple la motivation en excluant miraculeusement le découragement.

Pour ma part, cela s'est produit au cours d'un stage qui, soit dit en passant, ne m'a pas appris grand chose car j'étais trop débutant mais, m'a ouvert les yeux et les oreilles sur ce que je ne voulais pas faire.

Entreprendre l'apprentissage d'un instrument, c'est accepter d'endosser pour quelques années le costard du débutant sans se bercer d'illusions excessives.

Nos amis et proches, par des comparaisons lapidaires avec nos grands aînés (Verchuren, Piazzola, Galliano, etc, etc..la liste est longue..) se chargent en général amicalement de nous le rappeler. Se faire ainsi gentiment remettre à sa place, sur le moment ça énerve prodigieusement mais au final ça incite à la modestie et pousse à progresser ou à abandonner.

Nous sommes nombreux à n'avoir pas eu la chance de tomber dans le chaudron musical à notre naissance et nous devons nous contenter des moyens dont la nature nous a dotés. Mais, quelles que soient nos aptitudes, la persévérance et le travail quotidien trouvent toujours leur récompenses dans des résultats que l'on n'imaginait pas atteindre si vite. Il suffit pour cela de se souvenir de la première fois qu'on a posé ses mains sur l'instrument et de voir le chemin parcouru depuis.

En 16 mois, mes mains et mes doigts commencent à m'obéir, parfois même bossent seuls en échappant à mon contrôle. J'apprend et joue en entier des morceaux que j'aime, et trouve un réel plaisir à en déjouer les pièges même quand cela demande des semaines d'efforts. Je commence à comprendre les subtilités du maniement du soufflet que jusqu'ici j'avais totalement dédaigné et dont j'ignorais toute l'importance pour modeler le son. 

S'il me fallait faire la liste de tout ce qu'il me reste à acquérir, elle serait sans fin, mais loin de me décourager cette perspective me pousse et m'excite, car c'est le chemin que j'ai choisi et qui me conduit à la Musique. Ma passion pour cet instrument magnifique croit à mesure qu'il m'apprivoise.

Cher lecteur, ce courrier, qui sera le dernier de mon Blog, n'a d'autre but que de t'encourager à persévérer, à croire dans tes capacités créatrices, dans ta force à faire sortir de toi des talents insoupçonnables, à prendre du plaisir et à vivre ta passion.

Comme Noël est dans trois jours, je te souhaite tous mes voeux de bonheur avec ton Accordéon, le plus beau des instruments et sans doute aucun, le plus sûr moyen que tu aie trouvé pour partager amour et plaisir avec tous ceux qui te sont chers.

 

Bonne chance                                     Amusicalement     Presse Bouton

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 


21/12/2013
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37- 8 mois déja !!!!

Aujourd'hui, Dimanche 28 Avril 2013, le blog de Presse Bouton a reçu sa 3000 ème connexion.

N'ayant donné aucune nouvelle à mes lecteurs depuis le 2 Février, je pensais que l'intérêt pour ce blog allait s'éteindre de lui même, avec l'abandon progressif des aficionados de la première heure décontenancés par l'arrêt incompréhensible et brutal de leur lecture préférée. Or à mon grand étonnement, je constate qu'en dépit de ce mutisme de plus de deux mois, la fréquentation de ce blog, reste ininterrompue et soutenue.

Certains lecteurs privés de leur feuilleton musicomique auraient ils mis à profit ce temps libéré pour se reproduire et donner le jour à une nouvelle génération de petits accordéonistes en herbe avides des bons conseils de Papa Presse Bouton? Il n'est pas interdit de le penser et si c'est le cas, on notera la fertilité remarquable et prometteuse des adeptes de la Méthode DIOU FLO dont ses auteures ne peuvent que se réjouir.

Ce petit blog sans prétention en prodiguant de bonnes raisons de s'attaquer à la pratique de l'Accordéon et surtout en proposant  des remèdes simples et efficaces pour lutter contre le découragement semble donc avoir encore de beaux jours devant lui.

Mais tout ça c'est du bla-bla qui n'intéresse probablement que Presse Bouton lui même.

Ce qu'on attend, c'est la suite, ce qui s'est passé depuis que j'ai donné de mes nouvelles pour la dernière fois.

Qu'on se rassure, depuis tout ce temps, je n'ai pas abandonné l'accordéon et je m'entraîne toujours en jouant quotidiennement. Mes progrès en dent de scie, sont lents mais constants et l'envie de persévérer ne m'a jamais abandonné.

Ce qui a changé, c'est ma prise de conscience de la nécessité de m'ouvrir sur l'extérieur, de m'affronter à un auditoire, de me frotter à d'autres musiciens. Cela m'a obligé à quitter le confortable liquide amniotique breton dans lequel je venais de passer six mois bien à l'abri des critiques pour me confronter à la réalité du jugement et de l'appréciation de ce qu'il faut bien appeler: mes congénères. Seule façon d'apprécier mon niveau et d'entrer par la petite porte dans le monde, cette fois ci réel, de l'accordéon.

Ces deux derniers mois, J'ai donc beaucoup regardé et beaucoup écouté, en tentant de comprendre ce que je devrais (conditionnel!!) faire pour atteindre mes objectifs. Ma principale conclusion est que, seul un travail acharné me permettra d'y parvenir, la facilité et l'aisance n'étant que le résultat d'inlassables et opiniâtres répétitions. J'ai aussi observé que la fluidité et le naturel d'une interprétation dépendaient en grande partie de l'utilisation de "doigtés réflexes", d'automatismes nombreux, utilisés à la demande par le musicien.

Autre constat plus troublant pour un débutant, les pratiques et doigtés sont multiples et chaque accordéoniste a sa manière propre de jouer, d'où l'impossibilité d'en tirer un modèle unique et encore moins de certitudes définitives quand à la technique à employer.

Enfin, s'il existe bien, comme dans toute discipline, des surdoués de l'accordéon, des artistes virtuoses aux capacités hors du commun dont l'aisance insolente pourrait démotiver quelques téméraires prompts à capituler, il faut savoir et se persuader que l'on peut faire plaisir et se faire plaisir avec des moyens limités toujours perfectibles.*

Je ne suis donc nullement découragé par mes petits résultats mais, comme j'ai besoin de savoir ce que mes doigts font ou doivent faire pour pouvoir les utiliser efficacement, je potasse, je me renseigne, je teste sans pour autant délaisser ma méthode favorite qui reste le tuteur de ma croissance accordéonistique.

Sortir de ma coquille, m'a aussi obligé à comprendre mieux ce qu'est un accordéon. Ce faisant, j'ai entrouvert les portes d'un monde fabuleux de beauté, d'ingéniosité et de musicalité. Petit à petit j'apprends à connaître les différents types d'instruments et la multitude de sonorités que l'on peut en tirer. C'est très complexe et cela demande d'avoir une oreille très fine et une audition particulièrement subtile. Je suis loin de tout comprendre mais l'écoute de tant de richesses sonores stimule irrésistiblement et donne envie de savoir jouer toujours mieux.

C'est pourquoi, je me suis décidé à me séparer de mon fidèle Soprani ( 80 basses, 46 touches main droite et deux registres) pour aller vers un modèle plus important ( 96 basses, 68 touches main droite et  5 registres ) duquel j'espére tirer plus de profit et surtout plus de plaisir à jouer. "Prétentieux" diront certains, "Au point ou il en est, son Soprani pouvait encore faire l'affaire un bon moment". C'est vrai et je m'en étais jusque là convaincu moi même.

Mais c'était avant, avant que mes doigts ne se posent sur les claviers d'un instrument plus gros et surtout plus riche. Ceux qui m'ont traité de prétentieux n'ont qu'à moitié raison car passer d'un instrument modeste à un plus important, on s'en doute bien, ne m'a pas rendu meilleur pour autant (la première semaine d'adaptation fut plus que laborieuse), mais ce simple changement je peux le dire a décuplé mon plaisir à jouer.

Pour m'en expliquer, je m'adresse aux cyclistes qui me lisent et qui comprendront ce que j'ai pu ressentir, quand à mes lecteurs qui n'ont jamais fait de vélo ils ne pourront que l'imaginer.

Rappelez vous le jour où, enfant, on a enlevé les deux petites roues stabilisatrices de votre premier vélo pour vous faire rouler et tenir en équilibre sur les deux seules grandes roues. Vous pensiez que c'était impossible et votre crainte de tomber était grande, mais, à mesure que vous preniez de l'assurance, vous découvriez une liberté jusque là inconnue, sentiment annonciateur d'inimaginables possibilités.

Et bien c'est exactement ce que j'ai éprouvé en changeant d'accordéon il y a deux mois maintenant.

Ma conclusion en est toute trouvée et je dirai que si cet article a donné à certains l'envie de faire du vélo, mon retour sur le net n'aura pas été vain.

 

* L'accordéon a ceci de magique que sa simple apparition fait naître le sourire sur les visages car son pouvoir d'évocation est tel qu'il est le compagnon intime des souvenirs de plusieurs générations. 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 


28/04/2013
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36- il faut savoir ce qu'on veut !

Ca n'est décidément pas naturel........!!!

Depuis quelque temps, à chaque fois que je décide de bosser avec Soprani, j'ai un petit pincement au coeur.

Pourquoi? Parce qu'il y a dans cette méthode des trucs pas fastoches qui m'attendent, que je n'ai jamais faits et que je vais devoir comprendre, apprendre et puis éxécuter avec mes doigts qui n'en sont, je le sais, pour l'instant pas capables.

Car il ne faut pas se leurrer, les difficultés vont grandissant à mesure que l'on pénètre plus avant dans la méthode et il faut une curiosité tenace pour se les coltiner.

 

Peut être aussi suis je trop gourmand, car travaillant seul sans repaires ni conseils extérieurs j'ai adopté un rythme de progression qui au début convenait à mes capacités mais que je dois revoir à la baisse maintenant que le pourcentage de la pente s'accentue. Si je veux continuer à avancer, je vais de toute évidence devoir tempérer mes ardeurs, prendre plus de temps pour apprendre les exercices et surtout laisser à mes doigts le temps et la liberté d'assimiler à leur rythme cette gymnastique sans cesse nouvelle que je leur impose. Car, sans des doigts dociles et compétents il n'y a pas de progrès possible. 

Plus facile à écrire qu'à faire, quand on sais que le jour de la constitution de mon code génétique, au rayon chromosomes celui de la patience était en rupture.

 

Vous me direz (quoique personne ne puisse vous y obliger), que je n'ai pas à me mettre pareille pression pour ce qui n'est après tout qu'un divertissement, un passe temps pour lequel il n'y a aucune obligation de résultat ni compétition en jeu.

C'est exact,  mais si je me suis lancé dans cette aventure solitaire c'est quand même pour atteindre un certain niveau sinon à quoi bon? Les difficultés je ne les ai pas sous estimées quand à mes aptitudes et possibilités, je les découvre au jour le jour. Cependant, je ne suis pas superman et il y aura bien un moment ou j'atteindrai mes limites. Ce jour là, je le souhaite le plus éloigné possible pour ne pas avoir à me dire, " Tous ces efforts pour un si piètre résultat!". 

 

Pour le moment, après cinq mois de pratique mon envie est intacte, pas une seule seconde je n'ai songé à abandonner et je peux même affirmer que, doutes et petite angoisses mis à part, dopé par des résultats encourageants, mon plaisir d'apprendre serait plutôt à la hausse. 

Alors, où en serais je dans un, deux, trois ans ou plus? à coup sur meilleur qu'aujourd'hui si je n'abandonne pas en route.

 

 

 


02/02/2013
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35- Le OU qui change tout.

La lecture de mes derniers articles pourrait laisser penser qu'englué dans le sirop de la trêve des confiseurs je me suis accordé un congé sabbatique, histoire de laisser un temps refroidir ma méthode préférée. J'aurais ainsi mis temporairement fin à mon apprentissage et rangé pour un durée indéterminée mon fidèle Soprani dans sa boite de transport.

Cette boite, toute noire, a tout d'un cercueil et je n'imagine pas une seconde que Soprani pourrait s'y retrouver, étouffé et tout comprimé sur lui même après avoir goûté durant quelques mois les plaisirs salutaires d'une libre et ample respiration.

Car Soprani fait désormais partie de ma vie, il a trouvé sa place dans la maison, bien en vue, posé sur ses petits pieds dans un coin de la pièce, toujours disponible et prêt à jouer.

L'accordéon a cela de particulier que comme vous et moi, il a besoin de respirer pour exister et vivre.

Lorsque je le prends, que je libère son soufflet, je ressens sa gratitude, son plaisir d'être avec moi, il est comme un chien dont on détache la laisse et je le sens frémir de plaisir lorsque je pose mes mains sur ses claviers.

Je dois reconnaître que certains jours son envie de jouer est plus forte que la mienne, c'est lui qui réclamme et non moi qui le sollicite, mais dans ces jours sans enthousiasme, le finaud parvient toujours à trouver les arguments pour me convaincre de jouer avec lui.

Avec la désynchronisation progressive de ma main gauche, Soprani a pris goût aux jeux de basse et il a compris que c'était un bon moyen pour me décider à le suivre. Alors, depuis quelques temps, pour nous échauffer, je commence invariablement chaque séance par les parties main gauche des morceaux en cours ou déja connus. 

Ca me permet de me chauffer les doigts, de détendre le soufflet de Soprani et surtout de bien apprivoiser les rythmes et les tempos tout en imprégnant insensiblement mais durablement ma main gauche. Les complications rythmiques s'accroissant au fil de la méthode, je profite de ces préliminaires pour fredonner les airs afin de caler la mélodie sur la Basse et me préparer utilement à la transposition main droite sur laquelle je peux ensuite me concentrer pendant que la gauche s'acquitte de sa partie. Cette dernière, encore malhabile, se révèle avec le temps aussi intelligente que sa soeur de droite à la condition que je la sollicite et surtout que je lui fasse confiance. Bonne surprise pour quelqu'un qui pensait jusque là que cette particularité était un don de la nature réservé à des individus triés sur volet par une main inique. 

 

A ce sujet, il m'arrive encore quand le doute pointe son gros nez, de me poser les sempiternelles  questions  sur mes capacités à faire de la musique en général et de l'accordéon en particulier.

Le débutant que je suis ne peut en effet s'interdire de penser que, s'il avait été vraiment doué pour ça, on* s'en serait aperçu plus tôt et qu'à l'heure qu'il est, avec quelques décénnies de pratique derrière les bretelles, il serait devenu à tout le moins un honnête musicien.

Or il n'en est rien et je suis bien obligé d'admettre que ma vocation tardive n'a rien à voir avec ce qu'il est convenu d'appeler un don. En m'attaquant à l'accordéon, je sais que je n'ai rien à attendre de facilités ou aptitudes naturelles (ma bonne fée devait faire ses courses quand je suis né) qui auraient pu m'aider et m'inspirer. Ma "vocation" n'ayant que des rapports lointains avec l'inné je dois admettre une bonne fois pour toutes que seul le recours à l'acquis me permettra d'avancer. 

 

"Le talent étant une aptitude particulière à faire quelque chose"**, cela exclut a priori toutes mes chances d'en avoir un jour, toutefois le lexicologue me laisse un petit espoir en me faisant savoir qu'une aptitude est une disposition naturelle OU acquise de quelqu'un à faire quelque chose".** 

 

Condamné à être un besogneux, cette aptitude il va donc falloir que je me la gagne, je ne peux compter que sur ma volonté, mon travail et une substancielle dose de courage pour espérer pouvoir progresser sur ce beau chemin semé de difficultés.  Rien n'y est facile, chaque progrès exige sa dose d'efforts et quelques indicateurs se plaisent à me rappeler avec insistance que l'appétit ne suffit pas pour que je mange plus que je ne ne peux avaler. 

Autrement dit, je sais que mes moyens sont limités et qu'il me faudra faire avec.

Cela pourrait être décourageant voire désespérant si sur mon tableau de bord, d'autres indicateurs  ne me disaient que ces limites ne sont ni fixes ni définies et qu'elles peuvent être repoussées dans des tas de directions.

Atteindre un but ambitieux avec des moyens modestes serait donc possible ?

Pirouette pour balayer les doutes? La suite le dira, mais comme ça fait du bien au moral j'en accepte l'augure.

 

* On: les adultes qui m'ont vu naître et grandir.

** Dixit Larousse

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 


29/01/2013
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34- Quel sol fais-je ?

Les fêtes de fin d'année m'ont offert la première occasion de faire entendre la voix de Soprani à un auditoire. Jusque là, seuls mon épouse et mon chat en profitaient (profiter étant comme on s'en doute, un verbe totalement inaproprié mais je n'en ai pas trouvé d'autre).

 

Cet auditoire,constitué de personnes proches, à priori bienveillantes mais néanmoins lucides (on avait pas encore trop picollé), attendait ce baptême du feu avec impatience car annoncé depuis un moment.

Malgré le trac et la modestie de mon répertoire (n'étant pas allé au delà d'un Jour de Pluie), amendé par deux petites ritournelles de Noêl, je parvins à étonner agréablement mes auditeurs qui eurent la bonne surprise (selon eux), d'entendre de la musique dans ce que je venais de produire avec Soprani.

 

Ces éloges, dont après coup l'indulgeance filliale ne m'échappe pas, eurent raison de ma modestie  déja bien écornée ( il fallait bien arroser dignement ce succès) et transformèrent mon égo en montgolfière. Chevilles et teston gonflés à bloc, c'est paradoxalement dans les volutes d'un esprit passablement  embrumé que m'apparurent in fine (On prononce "ine finé", c'est du Grec (ou du latin) qui veut dire "à la fin". Aucun rapport, même si le contexte s'y prête, avec la fine, autrement dit le Cognac ou la gnôle que l'on prononce "fine", comme dans taille fine ou paraffine) clairement* les raisons profondes qui m'avaient poussé à entreprendre l'apprentissage de l'accordéon et surtout le but que je souhaitais atteindre en relevant ce défi insensé.

 

Même si cela est déraisonnable et prétentieux, mon but n'est autre que de m'exprimer à l'accordéon comme je pourrais le faire dans la langue d'un Pays étranger dans lequel je déciderais de vivre. C'est à dire  naturellement et sans entraves. Rien que ça!

En gros, cela signifie retour à l'école primaire avec Accordéon deuxième langue pour l'élève Presse Bouton. Bien écouter la maîtresse pour m'imprègner de la musique de la langue, pour acquérir la bonne prononciation, l'articulation des sons. Apprendre la phonétique, la syntaxe et la grammaire et le vocabulaire, un maximum de vocabulaire pour pouvoir exprimer avec finesse ce que je ressens et désire transmettre en me faisant bien comprendre.

Cela bien entendu dépendra de mes aptitudes naturelles mais j'ose croire qu'à capacités égales, un adulte, étudiant volontaire, peut obtenir autant de résultats qu'un enfant se retrouvant souvent contre son gré sur les bancs de l'école.

 

Pour le moment, j'écoute, je me fais l'oreille et tâche de répéter ce que j'entend avec plus où moins de bonheur. Coté prononciation, mon accent est sans aucun doute exécrable mais pour le peu que j'ai à dire, ça ne me nuit pas. Mais cela ne saurait durer et je n'ai pas l'intention de me satisfaire très longtemps d'un vocabulaire de SMS et d'une diction d'immigré. Il me faut donc apprendre consciencieusement en  mémorisant petit à petit les richesses et subtilités de cette langue musicale pour me l'approprier, la lire, l'écrire et au final la parler couramment comme ma langue maternelle.

Yo né chouis coune modechte étranché mais yo chouis courayeux y ambichieux! Ma Qué!

 

La Méthode Diou Flo est une des porte qui s'ouvre sur cet océan musical. Elle donne l'envie de s'y plonger. L'immersion est immédiate et en quelques mois on peut seul s'éloigner du bord, là où l'on à pas pied sans paniquer ni se noyer. J'ai personnellement bu quelques bonnes tasses mais cela ne m'a ni arrêté ni découragé.

Quand je reviens sur le bord, c'est pour me perfectionner en solfège. Comprendre me rassure, c'est dans mon tempérament. J'ai retrouvé dans mon grenier "La Théorie de la Musique", brochure jaunie à l'odeur de vieux papier, à la typographie vieillote et surannée** mais recellant sous ses allures d'antiquité toutes les subtilités d'une théorie intemporelle et toujours vivante. J'y trouve mon compte, surtout au niveau du rythme, de la respiration et pour la compréhension des partitions.

 

Diou flo, c'est la rédac, l'expression libre . Le solfège, c'est la grammaire et la conjugaison. Leur complémentarité m'aide à mieux savoir ce que je fais et comment je dois le faire.

Soprani a découvert avec étonnement la gamme de Do. Je crois que ça lui à bien plu mais ça ne l'empêche pas de trépigner à l'idée de se faire prochainement une Java au Petit Bal.

 

 

* NDLR: Clairement! faut le dire vite!. L'auteur s'est fait plaisir, la suppression de la parenthèse sans rapport avec le texte, apporte indéniablement de la limpidité a son récit. 

** Première édition 1929 à Paris.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 


19/01/2013
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